Le statut matrimonial



Michel Genton et Victor Escroignard se connaissent depuis le 4 février 1970. Ils se sont rencontrés à l’école Biblique des Assemblées de Dieu lors de leurs études à Bièvres.
Victor Escroignard vit maintenant en Israël depuis plusieurs années où il sert le Seigneur avec son épouse et leurs enfants. Le pasteur Michel Genton a demandé à son ami Victor Escroignard de lui envoyer des études et en particulier des études qui traitent de sujets qui ne sont pas vraiment abordés dans les milieux évangéliques. Notre frère Victor Escroignard est d’accord pour que ces dernières soient publiées sur le site revelationbible.

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Cet article est dédié aux Juifs qui au cours des siècles, ont été conquis par Yéshoua Hanotsri (Jésus de Nazareth) mais qui ont dû embrasser la Chrétienté parce que la société dans laquelle ils vivaient ne leur a laissé aucune autre alternative, mais aussi à ceux qui lui ont conservé secrètement leur attachement au sein de la Synagogue.

 

La Loi et la Grâce

Les systèmes religieux s’excluent l’un l’autre, ils ont besoin de se différencier pour exister, et d’autant plus qu’ils font appel à des lieux communs. Pour mieux se démarquer les uns des autres ils utilisent les mêmes méthodes et se cantonnent respectivement dans un statut quo. Il suffirait d’un véritable retour aux sources, faisant abstraction des éléments annexes propres à chacun et qui déterminent véritablement leur cadre religieux spécifique, pour que toute la lumière se face sur la Révélation. Si les Musulmans acceptaient de s’interroger sur l’origine du Coran, non-pas celui qui a été codifié et qu’ils possèdent comme seule source autorisée, mais sur  l’originel dont il est fait allusion : « la mère des livres », en faisant abstraction de la Sunna et des Hadiths, si les Chrétiens faisaient abstraction des Pères de l’Eglise, du Magistère et du papisme, pour se concentrer uniquement sur les textes bibliques. Si les Juifs faisaient abstraction de la Loi Orale, de la Tradition, du Middrash, des Haggadoths et du Talmud, pour se concentrer uniquement sur le Tanach, alors combien tout changerait.
La Révélation n’est pa l’apannage des uns ou des autres, elle n’appartient qu’à elle-même. Libre à chacun de la trouver.
Au sommet du cadre normatif de l’Ecriture, la Révélation culmine dans la parousie messianique.
Pour les Musulmans Dieu est clément et miséricordieux, mais cela demeure purement conceptuel. Pour les Juifs, la Grâce divine se manifeste dans les sacrifices, mais dans l’absence de sacrifices puisqu’il n’y a plus de Temple ni de Souverain Sacrificateur, elle est compensée par l’observance des ordonnances rabbiniques, les prières rituelles et les mérites des Patriarches. Pour la majorité des Chrétiens, la grâce est synonyme d’indulgence.
Parmi les Chrétiens éclairés que sont en principe les Evangéliques, il est difficile pour beaucoup, d’aborder le sujet de la Loi et de la Grâce, cette approche prend souvent  une allure manichéenne : la Loi s’oppose à la Grâce comme noir s’oppose à blanc.

 

« Nous ne sommes plus sous la Loi » entend-on souvent dire.
Si ces paroles sortent de la bouche d’un non-Juif, elles n’ont aucun sens, puisque la Loi (de Moïse) n’a été donnée qu’aux Juifs en héritage, elle ne s’applique pas aux Chrétiens des Nations. Force est de constater aussi qu’il existe une grande confusion entre Loi de Moïse, et loi du péché.

La loi du péché 


Tout être humain est par nature enfermé sous la loi du péché depuis Adam; l’Apôtre Paul la définit ainsi: Romains 7 :21 « Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien,  le mal s’attache à moi », Romains7 :23 « Mais je vois dans mes membres une loi qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans mes membres », Romains7 :25 « Et je suis par la chair esclave de la loi du péché ».

La Loi de Moïse est un code de route
La Loi de Moïse est un code de Route confié en héritage au peuple d’Israël au Sinaï, après sa sortie d’Egypte.
A propos du code de la route
S’il n’y avait pas de code de la route, on pourrait rouler à la vitesse désirée, n’importe où et n’importe comment. On ne serait pas responsable des conséquences que cela entrainerait pour la simple raison qu’il n’y aurait pas de code pénal qui permettrait de juger le comportement sur la voie publique. C’est le code de la route qui définit ce qu’est une infraction et les conséquences pénales qui en résultent. La Loi est donc bonne  utile et nécessaire . Mais à partir du moment où une loi existe, il y a possibilité de l’enfreindre, et la règle veut que dans ce cas la pénalité suit la faute en conséquence. Pécher c’est manquer le but, c’est violer une ordonnance de ce code. C’est pouquoi il est écrit « La Loi est l’aiguillon du péché »
( 1Corinthiens 15 :56).
« Cependant la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux qui n’avaient pas péché par une transgression semblable à celle d’Adam, lequel est la figure de Celui qui devait venir » (Romains 5 :14).  Ce qui a mis fin au règne absolu du péché c’est la Loi de Moïse par l’intermédiaire des sacrifices d’expiation prévus dans cette Loi, et qui permettent d’échapper à la condamnation. Si on transgresse le plus petit des commandements, on est à la merci de la culpabilité définie par cette Loi qui ne souffre aucune dérrogation. Celui qui devait venir : le Nouvel Adam est le prototype d’une nouvelle humanité exempte de la nature du péché, c’est le Messie.
Donc, jusqu’à ce que la Loi de Moïse paraisse, le péché régnait dans le monde de manière unilatérale. C’est l’apparition  de cette Loi qui met en évidence le péché « Car jusqu’à la Loi, le péché était dans le monde. Or le péché n’est pas imputé quand il n’y a pas de Loi » (Romains 5 :13) Le péché est dans le monde depuis Adam, cependant c’est la Loi qui l’identifie. Mais il existe désormais avec la Loi un moyen d’échapper au péché en se conformant à cette Loi dans ses ordonnances et ses sacrifices, et qui apporte aussi par son observance une pureté de vie, cependant la conformité aux ordonnances n’accorde pas nécessairement la pureté de la conscience pour autant, c’est pourquoi Zaccaï qui manifestait les œuvres de la repentance, devait être justifié par Jésus : »Zachée, il faut qu’aujourd’hui j’entre dans ta maison ! » (Luc 19 :5 ).
En observant les règles du code de route on évite les accidents et on permet à chacun de circuler dans la bienséance. Sans ce code de route, on peut imaginer le désordre et les accidents qu’il y aurait certainement. De même sans la Loi de Dieu qui est à la base  du droit social, on s’imagine facilement le désordre, les meurtres de toutes sortes dont la société serait affectée, car le droit et le respect de chacun est construit sur le premier commandement de la Loi Mosaïque qui dit « Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur et de toute ta force, et ton prochain comme toi-même ».(Deutéronome 6 :5). Le code de la route est indispensable, la Loi aussi. Le code de la route est moral, la Loi aussi ; autrement dit elle est sainte, elle partage entre la sainteté et le péché comme la lumière démarque des ténèbres. Elle nous révèle la nature de Dieu « Saint Saint Saint est l’Eternel des Armées, la terre est remplie de sa Gloire » (Apocalypse 4 :8 ). En effet la Gloire, la Sagesse et l’Harmonie de Dieu se voient dans l’ordre et la beauté de la nature et du cosmos régis par des règles immuables.
« La Loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon » (Romains 7 :12). Comme l’infraction au code de la route me conduit à la pénalité, l’infraction au commandement de la Loi me conduit à la mort « L’Ame qui pêche est celle qui mourra » (Ezéchiel 18 :20 ).  « Ce qui est bon (la Loi) a-t-il donc été pour moi une cause de mort ? Loin de là ! mais c’est le péché, afin qu’il se manifeste comme péché en me donnant la mort par ce qui est bon, et que par le commandement, il  (le péché) devienne condamnable au plus haut point » (Romains 7 :13). L’infraction à la Loi conduit à l’état de péché, et la résultante du péché c’est la mort de l’âme, la séparation d’avec Dieu, comme si nous étions privés du soleil.
Dieu a créé l’être humain avec le libre arbitre. Même avec le don de la Loi, Dieu offre le libre choix « J’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie afin que tu vives » (Deutéronome 29 :19). Israël uniquement est placé devant l’évidence du péché puisqu’il est le seul dépositaire de cette Loi qui de manière objective, révèle le péché. « Car nous savons que tout ce que dit cette la Loi, elle le dit à ceux qui sont sous la Loi, afin que toute bouche soit fermée, et que tout le monde soit reconnu coupable devant Dieu ».(Romains 3 :19). Ceux qui ont vécu sous la Loi  de Moïse seront jugés par elle «Tous ceux qui ont péché sans la Loi (les gens des Nations ), seront jugés sans la Loi, et tous ceux qui ont péché avec la Loi (les Israélites), seront jugés par la Loi » (Romains 2 :12). 
« Si par Adam le péché est entré dans le monde entraînant la mort, par la mort de Jésus, la Grâce a été manifestée pour beaucoup » (Romains 5 :12-15-19). En effet par la mort de Jésus, le Salut est ouvert « pour beaucoup », c'est-à-dire à quantité des descendants d’Adam sans distinction. On déborde là du cadre spécifique des détenteurs de la Loi (les Israélites). Le Salut proposé est universel, libre à chacun de le saisir individuellement.   
. En invitant Jésus dans ma vie pour y régner, je nais de nouveau, une nouvelle vie apparaît en moi. Cette nouvelle vie est sainte, elle est de la nature de Dieu même si ma nature humaine demeure irrémédiablement corrompue, c’est l’homme nouveau qui doit se construire en moi, « Nous savons en effet que la Loi est spirituelle ; mais moi je suis charnel, vendu au péché (c’est ce que l’on appelle le yetzèr ha-ra’a). Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne(que par conséquence ma nature est inclinée au mal יצר הרע ). Et maintenant ce n’est plus moi (ma volonté) qui le fais, mais c’est le péché (dans ma nature) qui habite en moi. Ce qui est bon je le sais n’habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair : j’ai la volonté mais non le pouvoir de faire le bien… Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n’est plus moi qui le fais, c’est le péché qui habite en moi » (Romains 7 :14-18-20).


La Grâce est contenue dans la Loi


La Grâce est intrinsèquement contenue dans la Loi de Moïse. Nous en voulons pour preuve les sacrifices d’approche et d’expiation prescrits dans cette Loi tels qu’ils sont énumérés dans les livres du Lévitique, des Nombres et du Deutéronome, à commencer par le sacrifice du Jour des expiations (Yom Kippour). Ces sacrifices permettent de s’affranchir des conséquences du péché et de s’approcher de D.ieu (korbàn). La « kappara » du Kippour n’est pas une expiation proprement dite, mais une « couverture » qui permet d’isoler le péché en prévision d’une expiation ultime et définitive « Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année (à Kippour) par ces sacrifices ; car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Hébreux 10 :3- 4)

Le code de la conscience est supérieur au code de la route
Si tous avaient une conscience éclairée, nous n’aurions pas besoin du code de la route pour circuler , car même en l’absence de règle de conduite, notre conscience nous dicte qu’il faut être prudent, qu’on ne peut pas circuler à vitesse excessive dans les aglomérations, qu’il faut une certaine courtoisie pour le bon usage de la circulation. La loi est donc faite pour ceux qui n’ont pas une conscience responsable. Il en est de même pour la Loi de Moïse : « Dites-moi, vous qui voulez être sous la Loi (Paul s’adresse à des non-Juifs de Galatie qui pensent qu’en se plaçant sous la Loi de Moïse, ils améliorent leur salut), ne comprenez-vous pas la Loi ? Car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, un de la femme esclave (Agar), et un de la femme libre (Sarah). Mais celui de l’esclave nacquit de la chair (de la volonté humaine), et celui de la femme libre nacquit nacquit en vertu de la Promesse (qui se réalisa par un miralce vu l’âge de la mère). Ces faits ont une valeur allégorique, car ces femmes sont deux alliances, l’une du Mont Sinaï enfanta pour la servitude, c’est Agar, elle correspond à la Jérusalem actuelle qui est dans la servitude avec ses enfants, mais la Jérusalem d’en haut est libre, c’est notre mère. (Galates 4 :21-26).
Agar ou Sarah ?
Cette Alliance porte le nom de Sarah שרה qui signifie princesse, mais qui peut aussi être lu Sharah qui signifie délier, relâcher, il peut aussi signifier résoudre et commencer. «Si vous êtes conduits par l’Esprit de Dieu, vous n’êtes plus sous la loi » (Galates 5 :18) , en effet si mon comportement est conforme aux exigences de cette loi, la Loi n’a aucune incidence sur moi, mais elle contrôle ceux qui qui ne respectent pas ses règles.
Le nom Hagar הגר est à l’opposé du précédent, si Gar signifie demeurer, habiter, le préfixe -ha- (prononcer i) I-Gar signifie privé de domiciliation. Hagar signifie fugitif, épanchement, ce mot implique la notion de vagabonder au gré des circonstances sans but déterminé, à l’image de l’eau qui se répand sur le sol à la merci du relief. Le propre de l’esclave est d’obéir aveuglément, il est soumis à la totale merci de celui qui détient l’autorité, sa conscience et sa volonté sont anihilées. Celui qui pratique la Loi de Moïse sans y impliquer sa conscience personnelle ne peut trouver Grâce devant Dieu. C’est bien pour cette raison qu’il est écrit : «Le Juif ce n’est pas celui en a les dehors; et la circoncision n’est celle qui est visible dans la chair. Mais le Juif c’est celui qui l’est intérieurement ; et la circoncision, c’est celle du cœur selon l’esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu »    (Romains 2 :28). Dans ce verset l’Apôtre Paul joue sur les mots : -louange- et -Juif- puisque Juif (Yéhoudi) signifie celui qui loue Dieu.  Le Non-Juif qui vit dans l’éthique de la Torah (Loi) est à la louange de Dieu. Pratiquer les mitzwoth (les ordonnances de la Loi de Moïse sans intelligence, c’est du légalisme et n’a aucune valeur pour Dieu. Dans ce cas La lettre tue, mais l’Esprit vivifie la lettre (2Corinthiens 3 :6). Jésus reprochait à certains Pharisiens d’être hypocrytes parce qu’ils ne vivaient pas ce qu’ils enseignaient : Faites ce qu’ils disent mais ne faites pas ce qu’ils font disait Jésus (Matthieu 23 :3).  La circoncision c’est le dévoilement de la partie la plus intime du corps, cette image à une valeur plus profonde, elle touche le dévoilement du cœur et des pensées. La circoncision est tout et rien, tout dépend de ce qu’on en fait ( Galates 5 :6 ). «Seulement, que chacun marche selon la part  que le Seigneur lui a faite, selon l’appel qu’il a reçu de Dieu. C’est ainsi que je l’ordonne dans  toutes les communautés. Quelqu’un a-t-il été appelé étant incirconcis, qu’il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n’est rien, et l’incirconcision n’est rien, mais l’observation des commandements de Dieu est tout. Que chacun demeure dans l’état où il était  lorsqu’il  a été  appelé » (1Corinthiens 7 :17-20). Que signifie « si quelqu’un a-t-il été appelé circoncis, qu’il demeure circoncis », pourrait-il reconstituer son prépuce pour s’affranchir de sa condition? Cela signifie bien entendu que s’il porte dans sa chair par la circoncision la marque de l’alliance échue à tout israélite, qu’il demeure Israélite (Juif) et qu’il doit se considérer toujours comme tel avec les conditions et les promesses que cela comporte; même s’il est incompris par les autres Croyants, il doit rester dans son élection.
Dieu dit « Je circoncirai vos cœurs » ( Deutéronome 30 :6 ). Il est évident que Dieu s’adresse à des Israélites déjà circoncis dans leur chair. Ce qui fait la différence, c’est l’implication spirituelle personnelle dans la valeur des exigences divines après un éveil spirituel appelé nouvelle naissance être né d’eau et d’Esprit (Jean 3 :5 ). Si tu ne nais de nouveau, tu ne peux entrer dans le Royaume des Cieux a dit Jésus à Nicodème (Jean 3 :3).
 « Quand les Païens qui n’ont point la  Loi, font naturellement ce que prescrit  la Loi, ils sont eux qui n’ont point la Loi, une loi pour eux-mêmes ; ils montrent que l’œuvre de la Loi est écrite dans leurs cœurs, leur conscience en rendant témoignage, et leurs pensées s’accusent ou se défendent tour à tour. C’est ce qui  paraîtra selon la Bonne Nouvelle que j’annonce, Dieu jugera les actions secrètes des hommes » (Romains 2 :14).
Ceux qui vivent la Torah dans l’esprit de Sarah, sont ceux dont la conscience est régénérée par l’Esprit de Vie, car « là où il y a l’Esprit de Dieu, il y a la liberté des Enfants de Dieu » (2Corinthiens 3 :17). C’est ce qui fait dire à David dans un élan prophétique: «Tu  ne désires ni sacrifice ni offrande, Tu m’as ouvert les oreilles, Tu ne demandes ni holocauste ni victime expiatoire » (Psaume 40 :7). « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu » (Romains 8 :14). «Parlez et agissez comme devant être jugés par une loi de liberté » (Jacques 2 :12). La Loi de la Nouvelle Alliance requière essentiellement l’implication primordiale de la conscience, elle est par conséquent plus exigeante que l’Alliance Mosaïque puisqu’elle va à l’essence de cette Loi. Elle juge les intentions plus que les faits.  C’est ce que Jésus  met en exergue lorsqu’Il dit « vous avez appris (de la Loi) que… Mais Moi Je vous dit que… » (Matthieu 5 :27-43). La Loi Spirituelle/La Nouvelle Alliance dépasse le cadre normatif des simples commandements formulés. Les Dix Paroles  (commandements) constituent l’ossature de la Loi (Torah) et elles sont immuables.
Les Israélites sont sensés les observer non-seulement dans la lettre, mais dans l’esprit «Vous observerez mes lois et mes ordonnances : l’homme qui les mettra en pratique vivra par elles. Je Suis l’Eternel YHWH ». Il leur est demandé d’observer le Shabbath. Les six jours de la semaine correspondent aux six millénaires de la Création, le septième est le Shabbath qui correspond au Millénium. Sept est le chiffre de la plénitude. Shabbath a la même racine que lashébèth qui signifie s’assoire, Le Shabbath est une invitation du Créateur à s’assoire et à méditer, à entrer dans Son repos, à prendre du recul comme un artiste peintre dépose ses pinceaux après une touche finale, s’éloigne de sa toile et considère son œuvre. Le Shabbath n’est pas un jour passif, mais un jour de méditation et de louange. Le huitème jour est le jour de l’éternité,  (Yom eïn sof) «le jour sans fin » qui fut ouvert par la Résurrection de Jésus.
De même, l’Israélite est tenu de sanctifier les fêtes de l’Eternel, qui sont aussi des fêtes de chaque nouveau mois et des saisons « Dans vos jours de joie, dans vos fêtes, et à vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices d’actions de grâces, et elles vous placeront au souvenir devant votre Dieu. Je suis l’Eternel YHWH votre Dieu » (Nombres 10 :10 ), le Juif est tenu de sanctifier l’espace et le temps, c’est ce qui a fait dire que les Juifs sont « les bâtisseurs du temps ».
Il n’existe qu’un peuple élu de Dieu dans le temps et l’espace : les Israélites (Psaume 33 :12). Il n’existe qu’un peuple élu de Dieu hors du temps et de l’espace : l’Assemblée des Croyants Rachetés (je n’utilise pas le terme église car il est trop galvaudé), c’est le Corps de Yéshoua-Messie appelé Jésus-Christ dans les Nations. « Vous êtes dans le monde mais vous n’êtes pas du monde » (Jean 15 :18-19). « Vous êtes un peuple élu, une nation sainte » (1Pierre 2 :9).
Les deux peuples Israel et le Corps du Messie sont tributaires d’une mise à part mais sur deux niveaux différents. C’est pourquoi les vrais disciples de Jésus ne peuvent être, n’ont jamais été et ne seront jamais ennemis des Juifs.

 

La Nouvelle Alliance


Lorsque que l’Ecriture parle de Nouvelle Alliance, elle s’adresse encore au peuple d’Israël, il s’agit de la même Alliance faite au même peuple,  des mêmes prescriptions placées dans une autre dimension «Voici les jours viennent dit YHWH où Je ferai avec la Maison d’Israël et la Maison de Juda une Alliance Nouvelle, non comme l’Alliance que Je traitais avec leurs pères, le jour où Je les saisis par la main pour les faire sortir du pays d’Egypte, Alliance qu’ils ont violée, quoique Je fusse leur maître dit YHWH. Mais voici l’Alliance que Je ferai avec la Maison d’Israël, après ces jours-là dit YHWH : Je mettrai ma Loi au-dedans d’eux, Je l’écrirai dans leur cœur ; et Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple ». (Jérémie 31 :31-33).
Les ordonnances figurant sur les premières tables de La Loi Mosaïque furent gravées חרות (rharouth) sur les tables. Mais on peut lire également (rhérout) qui signifie -liberté- sur les tables, lorsque Moïse dût réécrire les commandements sur des nouvelles tables, les lettres ne font plus partie du support, mais elle sont simplement appliquées sur le support ( Exode 32 :16 ). 1Hénoch  42 dit que: « La sagesse sortit du ciel pour habiter parmi les hommes ». Ceci nous amène à considérer les deux aspects de l’Alliance. « La Loi est l’ombre des choses à venir » (Colossiens 2 :17), curieusement l’ombre précède la silhouette, la source lumineuse se trouve donc derrière « Dieu dit que la lumière soit ! Et la lumière fut » (Genèse 1 :3) « Au Commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été  faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes » (Jean 1 :1- 4). Mais l’ombre (ou l’esquisse « Ekiàn ») projetée en avant est une forme imparfaite de la silouette «Aie soin lui fut-il dit, (à Moïse)  de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne » (Hébreux 8 :5b), « L’Esprit Saint montre ceci : que la voie du sanctuaire, tant que la première tente était debout, laquelle est une parabole pour le temps présent, dans laquelle sont offerts des sacrifices et des offrandes incapables de mener à l’accomplissement en conscience celui qui rend le culte, reposant seulement sur des aliments et des boissons et diverses ablutions, rites charnels (physiques), jusqu’à ce que les temps du relèvement soient imposé » (Hébreux 9 :9-10), « Ne possèdant que l’esquisse des biens à venir et non l’expression même des  réalités, la Loi étant, chaque année les mêmes sacrifices qu’ils offrent indéfiniment, ne peuvent amener ceux qui s’approchent ( par le sacrifice d’approche « korbàn » ), à parvenir à l’accomplissement. Sinon n’auraient-ils pas cessé de les offrir ces sacrifices, du fait que n’ayant plus aucune conscience du péché, les célébrants du culte auraient une fois pour toutes, été purifiés »  (Hébreux 10 :1, 8 :5).
Lorsque le Seigneur Jésus parle de Nouvelle Alliance en son Corps et en son Sang, Il le fait à partir de la Pâque. Il est le véritable agneau de Pâque, de la Pâque éternelle, il s’agit d’une véritable transposition. Il est l’agneau pascal qui nous rachète par son sacrifice de l’esclavage satanique pour nous introduire dans le Salut de la Cité Céleste. L’Agneau de Dieu, celui de l’Apocalypse est indissociable de l’Agneau de la Pâque (« pessarh »- le passage-) Il est le pont, le transit. La Nouvelle Alliance reprend les éléments de l’Ancienne et les place dans une dimension sublimée. Mais cette Nouvelle Alliance s’adresse toujours aux Israélites car qui dit Nouvelle Alliance suppose qu’il existe déjà une Alliance pour les gens concernés, une Alliance Antérieure. Dans la transition de l’Alliance Mosaïque à la Nouvelle Alliance, il n’y a pas rupture, mais transmission d’un bien, d’une possession de quelque chose, vers un héritier « Car là où il y a un testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée » (Hébreux 9 :17). Or le testateur défunt en loccurence, c’est la Souveraine Sacrificature Aaronique et la fonction du Temple, rendant obsolètes quantité de règles et d’ordonnances mosaïques. L’Epitre aux Hébreux explique cela très bien. Il est à noter que cet épitre à été écit de manière prophétique avant la destruction même du Temple qui eut lieu en l’an 70. Israël est l’héritier de ce testateur. Lorsque le Seigneur Jésus parle des vignerons, lorsqu’Il parle des talents, lorsqu’Il parle du figuier, lorsque le prophète  parle de la vigne (Esaïe 5 :1-7), il s’agit toujours du peuple d’Israël auquel a été donné la Loi et les prophètes, les promesses et les Alliances (Romains 9 :4-5). Qu’en est-il alors des Chrétien des Nations ? Les Chrétiens des Nations n’héritent de rien car ils n’ont pas d’antécédents. Aux Chrétiens des Nations il n’y a pas eu transfert d’héritage de la Révélation, mais attribution gratuite du plus grand des dons : le Salut offert simplement par la foi. « Eh bien en ce temps-là, vous étiez loin du Christ (Messie) ; vous étiez étrangers, vous n’apparteniez pas au peuple de Dieu ; vous étiez exclus des Alliances fondées sur la promesse divine ; vous viviez dans le monde sans espérance et sans Dieu. Mais maintenant, dans l’union avec Jésus-Christ, vous qui étiez alors bien loin, vous avez été rapprochés par son sacrifice. Car c’est le Christ lui-même qui nous a apporté la paix, en faisant des Juifs et des Non-Juifs un seul peuple en donnant son corps, il a abattu le mur qui les séparait et en faisait des ennemis ». (Ephésiens 3 :12-15), « Les Païens qui ne cherchaient pas la Justice, ont obtenu la Justice qui vient de la foi, tandisqu’Israël qui cherchait une Loi de Justice, n’est pas parvenu à cette Loi. Pourquoi ? Parce qu’Israël l’a cherchée non par la foi, mais par les œuvres » (Romains 9:30-32).
Le Salut est offert à tous sans distinction : « Car Dieu a tant aimé le monde, qu’Il donna son Fils Unique afin que quiconque croit en Lui ait la vie éternelle. » Jean 3 :16.
Comment expliquer que des êtres humains quelque soit leur milieu culturel, sont gagnés subitement par le Message du Salut simplement à l’écoute de l’Evangile sans que leur milieu quelques fois même très primitif et complètement étranger aux Ecritures les disposent à recevoir ce message, contrairement aux Israélites qui eux possèdent tout le « pedigree » qui leur permettrait de comprendre ce message ? Cette conviction est l’action directe du Saint-Esprit. C’est pourquoi il est écrit : « Car Dieu a voulu faire connaître à ses saints quelles sont les richesses et la gloire de ce mystère parmi les païens : Christ au milieu de vous, l’espérance de la gloire, que nous annonçons en avertissant tout humain en toute sagesse, afin que nous présentions tout humain parfait en Christ » (Colossiens 1 :27-28)
Ainsi donc la Gloire de Dieu réside dans les nations ainsi qu’il est écrit : « C’est pour sa miséricorde que les païens, eux, ont à glorifier Dieu : ainsi qu’il est écrit : [ Voilà pourquoi je te louerai parmi les nations et je chanterai à la gloire de ton Nom.] » (Romains 15 :9).

 

 

Un seul tronc, deux sortes de branches
Les deux postérités d’Abraham


Juifs et Non-Juifs parvenus au Salut en Yéshoua (Jésus) constituent un seul peuple, un seul ensemble formant le Corps du Messie. Ils sont les Enfants Spirituels d’Abraham.
Abraham possède deux postérités : une postérité physique, et une postérité spirituelle. La postérité physique, concrète c’est le sable que l’on peut toucher, il symbolise le peuple d’Israël. La postérité spirituelle est figurée par les étoiles, elle est inaccessible, c’est la multitude des Croyants qui forme le Corps spirituel du Seigneur Jésus. Ne considérer que le corps spirituel en prétendant que la postérité physique est sans intérêt et sans avenir est une hérésie. C’est nier toutes les promesse prophétiques échues au peuple d’Israël en devenir d’accomplissement. La théologie de remplacement prônée par plusieurs dénominations chrétiennes, est une pure hérésie.
Maintenant penser que les Chrétiens des Nations constituent une fraction des tribus d’Israël comme le pensent le groupe chrétien appelé les « Ephraïmites » est aussi une hérésie, c’est encore vouloir ravir une part de l’élection d’Israël, autrement dit une forme subtile de théologie de substitution ou de remplacement. Les Tribus perdues n’ont pas été dispersées sur la surface de la terre comme les Judéens (les Juifs) l’ont été depuis le bassin méditerranéen que les Romains appelaient Mare Nostrum (notre mer). Les tribus de l’ancien Royaume d’Israël sont restées en exil aux confins de l’ancien Empire Perse, si nous devions les trouver, il faudrait s’aventurer au confins de l’Afghanistan, et depuis l’Ethiopie jusqu’aux rives de l’Indus (Esther 8 :9), elles sont pour la plupart islamisées, c’est pourquoi Ephraïm assujétira celui qui l’a assujéti à savoir l’Islam, il reviendra de son égarement (Jérémie 31) et se joindra à Juda (Esaïe 11 :11-14) pour ne former qu’un seul peuple.
Une autre dérive que l’on trouve chez certains Juifs Messianiques est de penser qu’ils sont l’élément intermédiaire indispensable pour « greffer » les Chrétiens des Nations sur le « tronc » qu’ils pensent être Israël, c’est aussi une méprise. Car le tronc n’est pas Israël. « Le Salut vient des Juifs » Les Juifs sont le canal par lequel la Revélation  est véhiculée au travers de leur héritage spirituel, ils sont les détenteurs et les gardiens de l’Ecriture, mais ils ne sont pas le tronc. Le tronc c’est la Parole Créatrice le ממרא le Logos, le Verbe,qui devient דבר Rhêma la Parole Obvie et sensible, la Parole Révélée,